Le Grand Marché de l'Empire

De tous temps et à toute époque, le marché de l'Empire était florissant, une multitude d'échoppes et de fabricants d'objets y étaient régulièrement. Si vous cherchez quelques choses, la probabilité de le trouver dans ce Bazar est forte, le problème est qu'il faut s'attarder dans des quartiers malfamés et sales, parfois. Le Marché de l'Empire couvre une bonne partie de la ville et peu de personne n'ont put le visiter de fond en comble, Zilean en fait partie, car il n'achète qu'après être sur de ne pas se faire avoir.

Aujourd'hui, le Maitre d'Arme était venu pour plusieurs raisons, la première était de trouver de la matière première pour forger des armes pour Violette, la seconde était de se détendre, car Zilean aime le "shopping", la troisième était de trouver une petite paire de bottes de cuir de Dragon, une chose assez rare et extrêmement chère.
Le Professeur alla dans son échoppe habituelle pour ses matières premières.

"Il me faut du Mithrill, de l'Obsidienne et de l'Acier noir. Tu m'amènes tous à l'école Militaire, et voici 20 pièces d'or pour l'instant."

Zilean partit de la boutique avant que le marchant n'est le temps de rétorquer quoi que ce soit, de toute manière il était habitué maintenant.

Zilean alla chez tous les vendeurs occultes peu connus des gens "normaux", pour trouver ses bottes, et, une chance, il finit par trouver une paire de bottes de Dragon Bleu, il ne regarda même pas le prix, il les acheta.

"Voici tes 200 pièces d'or, si jamais tu fais l'acquisition d'un quelconque objet dragonique, tu me préviens IMMÉDIATEMENT."

A peine, il sortit de la boutique, qu'il mit ses nouvelles bottes. Il revint sur la place centrale du Marché, et il sentit le regard d'une personne se figer sur lui.

Le regard que Zilean sentit se renforça, il devint même désagréable pour le maitre d'Arme, il se tourna d'un mouvement sec et rapide vers l'endroit d'où il sentait venir le regard, à sa surprise il s'agissait d'un garçon démuni et non pas d'un voleur ou d'un assassin.
Le professeur se dressa de toute sa hauteur, il rangea le poignard qu'il venait de sortir au cas où, se dépoussiéra les épaules, puis avança vers le jeune homme. Il devait être très jeune, mais suffisamment vieux pour aller à l'école, mais ce jeune fait partit des pauvres de la populace, et Zilean savait ce qu'était la vie difficile des gens démunis, car il avait été abandonné dans la forêt. Il espérait que le garçon ne s'enfuit pas lors de ses premiers pas vers lui, alors il se dit qu'il allait lui parler, pour pas qu'il prenne peur.

"Hé! Toi, là-bas, tu veux un peu d'argent? Viens par ici, je veux te parler."

Zilean sortit deux pièces d'or et les lui montra, il espérait avoir cette enfant comme recru dans l'école, car un tel regard était prometteur.

Le jeune garçon allait passer son chemin, comme il l'avait toujours fait, puisque rien ne le retenait, et qu'il avait d'autre chose à faire que de regarder quelqu'un se pavaner avec des objets dragonnier. En plus, il s'en fichait complètement, finalement. Alors, tournant le pied, il fut prit de court en voyant que l'homme commençait à briser la distance qui les séparait. Il s'était dressé comme un paon, il le vit même rangé son poignard qu'il avait sorti vivement, et d'une façon fluide, qui inquiéta Blue. Il espérait tout de même ne pas s'attirer les foudres d'homme important de la milice. Il avait toujours tout fait pour s'en sortir, il serait vraiment déçu de lui s'il avait provoqué quelqu'un, surtout que ce n'était pas son but. En même temps, il n'aurait eut que ce qu'il méritait, mais fort heureusement pour lui, il avait ses dons.
Blue se tenait là, attendant que cet homme le rejoigne. Le jeune garçon avait les mains dans ses poches, le visage enfoui dans son écharpe, mais son regard ne semblait pas dénoncer la moindre étincelle de peur ou de remord. Non, une sensation de vertige et de vide flottait sur ce garçon. Avec comme seule preuve de vie la profondeur de ses yeux, qui malgré ça, se présentaient comme étonnamment vif et tranchant. A l'affut. La mouvance de l'homme qui l'accostait était sure, bien portée.

* Manquait plus que ça... *

Blue eut la surprise de se voir proposer de l'argent et une conversation. Non pas qu'il ne veuille pas, mais cela ne lui fit même pas briller les yeux. Il avait beau être dans la misère, il aimait le mérite des faits. Parce que ses parents avaient toujours travaillé pour avoir quelque chose, n'acceptant que leur propre argent dû. Le jeune garçon se redressa tout de même pour regarder fixement le regard propre de celui qui venait de s'annonçait.

" Garder votre argent M'Sieur. Il ne m'intéresse pas. Présentez vous d'abord, peut-être pourrons nous parler ensuite. "

Malgré la dureté de ses mots, aucune arrogance ne flottait dans sa voix. Ce n'était que des convictions. Il se contentait de répondre.

Zilean fut surpris de la réaction du jeune clochard, plutôt que d'accepter l'argent proposé il le refusait, il allait même jusqu'à résister au Maitre d'Arme, en lui rappelant la politesse de ce présenter avant d'engager la parole. Le Professeur arriva à deux pas du garçon, ils se regardaient dans les yeux, pas un seul instant le gamin eut peur de l'homme.


"Tu sembles bien élevé pour un garçon des rues. Soit, je me nomme Zilean Volimar, Maitre d'Arme du château, Capitaine de l'Empire et Professeur à l'école militaire. Puis-je connaitre ton nom?"

Le Maitre d'Arme affichait un grand sourire, comme lorsqu'il venait de voir un de ses élèves faire quelque chose de bien.
Il allait écouter le jeune homme, puis il reprit la parole avant que le clochard n'est le temps d'ouvrir la bouche.

"Ton regarde et ton audace m'ont interpellés, que dirais-tu de devenir un de mes élèves? Je peux te faire rentrer dans l'école, car moi même j'ai été dans cette situation, jusqu'à ce qu'un homme m'aide."


Le professeur calma son aura agressive et se décrispa totalement, on aurait pu le voir comme un grand père qui venait de recevoir une lettre de ses petits enfant.

Le "clochard" comme pensait Zilean ne disait rien, il attendait que celui qui se présentait comme le Maitre d'Arme finisse son monologue. Des paroles qui ne parut pas enthousiasmer le garçon. Il ne fut pas non plus attendrit quand il lui dit qu'il avait connu ça et que quelqu'un était venu l'aider. Le gamin, jusqu'ici inexpressif ne put contenir un léger sourire. Rien à voir avec ce Zilean, Capitaine de l'Empire. En fait, il repensa tout de suite à l'Etranger - le pilier de feu. Il était la seule personne pour qui il éprouvait une once de respect. Bien sûr, il y réfléchirait plus tard. Blue remit en place la question qu'on lui proposait. Certes, elle pouvait s'avérer intéressante, mais jamais il ne s'enrôlerait.

" Tout d'abord, je suis Blue Arshel. Je n'ai aucun statut comme vous vous en doutez. Bien qu'il m'arrive de nettoyer des tavernes pour dormir au chaud et me doucher. "

Il marqua un temps d'arrêt. Il était las de la ville et ne souhaitait qu'une chose à la minute actuelle : participer à une caravane et s'en aller de ces murailles étouffantes.

" Je ne souhaite en rien rentrer dans une quelconque école, surtout dans la milice. Occupez vous de tonnes de volontaires. Je n'ai pas vraiment besoin d'aide. Allez proposer vos pièces aux plus démunis que moi. "

Blue venait de s'étonner lui même. Il se demanda presque s'il était sincère à sa personne propre. L'occasion était rare, certainement unique. Il n'avait aucune envie de finir ses jours dans la rue. Seulement, il avait encore la vie devant lui, et il se savait capable. Il afficha un sourire douloureux avant de reprendre.

" Mais merci quand même. Je sais que beaucoup aimeraient avoir cette chance, mais ce n'est pas pour moi. La seule chose qui pourrait m'intéresser se trouverait dans les livres, peut-être. "

Zilean fut choqué par le gamin, effectivement, il ne s'était pas trompé, il s'agissait d'un élève prometteur, mais encore un qui surestime les mages et sous estime la puissance des arts militaires. Le gamin était aussi impétueux que le Pilier du Feu, un gamin qui semblait pas facile à façonner, un défi que le Maitre d'Arme se sentait capable de surmonter, puisqu'il a réussit à apprendre plus de la moitié des rudiments du combat à Violette, une femme qui ignorait tous de l'art militaire.
Il fixa les yeux du gamin, il laissa son aura revenir, une aura glaciale et peu amicale.


"Tu es aussi respectueux que ce satané Pilier du Feu. Tu es aussi borné sur la puissance magique, qui n'égale pas la puissance militaire, si nous avons un tel Empire, c'est grâce à des militaires et non des mages. Soit, si tu veux rentrer dans l'école de Magie, je peux aussi te fournir un passe."


Le Professeur sortit une feuille de sa sacoche, il sortit un plume, écrit quelques mots, puis tendit lança la feuille sur le jeune homme.

"Tient, si tu veux apprendre la magie, et surtout vivre hors de la crasse."


Zilean se tourna et partit en direction du chateau à une allure plutôt lente pour laisser le temps au clochard de le rattraper.

Blue ne réagit d'abord pas quant à la comparaison avec le pilier de feu. Il n'était pas borné sur la magie, s'il avait l'occasion, il préférait juste étudier plutôt que de se battre avec des armes. Surtout que le jeune garçon imaginait bien des centaines de guerriers se faire balayer par une bourrasque explosive venant d'un mage. Mais c'était une idée qu'il avait fourguer, rien de sérieux. Et quand il lui tendit le papier, il ne sourit pas, il se moquait maintenant. Zilean n'avait pas comprit et celui ci partait doucement. Le jeune garçon voyait clair, il parla donc un ton plus fort pour qu'on l'entende.

" Je vous ai dis qu'une quelconque école ne m'intéressait pas. Et quand je parlais de livre, je ne parlais pas de magie. Je parlais d'information, d'histoire. "

Blue avait disparut. Zilean bien sûr n'avait rien vu, il était de dos, mais le garçon réapparut net devant lui, sortant de nul part. Et maintenant, rien ne semblait le toucher, il était décalé de tous ce qui se passait. Alors, le jeune garçon fit ce qu'il faisait rarement, avant cela, il rendit le papier au maitre d'arme, puis, il baissa son écharpe pour qu'on puisse distinguer le reste de son visage.

" Je ne veux pas me battre. Que ça soit avec de la magie ou bien avec des armes. Je pense que vous vous méprenez sur les puissances de la magie, par contre. Et je resterai dans la crasse si cela me permets de ne pas faire couler plus de sang."

Il s'interrompit net. Il venait de commettre une erreur. Non pas en sous entendant ouvertement qu'il avait du sang sur les mains, bien qu'involontaire, mais il savait très bien qu'à l'école, il y avait des dortoirs, un endroit où loger, loin des crimes de la ville basse, plus près de l'Empire. Plus accessible aux piliers... Il ne savait pas quoi faire, mais ne voulait pas apprendre à l'école.

" J'ai déjà fais mon choix. "

Lorsque le garçon se apparut d'un coup devant Zilean, le Maitre d'arme comprit que le gamin avait une capacité intéressante, soit il se téléportait, soit il devenait invisible, qu'importe lequel des pouvoirs, cela pouvait être intéressant pour les services de renseignements.

Lorsque le gamin parla, il dit qu'il ne voulais plus avoir de sang sur les mains, cela intrigua le professeur, Blue avait donc déjà utilisé de ses pouvoirs pour tuer quelqu'un, cela devait être une ordure pour que personne ne demande vengeance.


"Gardes le, il te permettra d'aller à la bibliothèque de l'école, si tu ne veux pas y entrer, considère cela comme un cadeau avant la Fête Dragonica. Si jamais tu changes d'avis, demandes-moi à l'école si j'y suis. Tu m'excuses, mais en tant que Capitaine de l'Empire, je vais surement avoir des ordres pour la fête."

Il remit le papier de nouveau à Blue, puis lui mit une bourse avec 50 pièces d'argent et d'or, sans que l'enfant ne s'en aperçoive, en même temps, il était un génie du combat et le vol à la tire était la base même du combat à la dague.

"Au revoir, Monsieur Blue Arshel. Au plaisir."

Cette fois ci, le professeur prit une allure rapide et sportive, peu de chance que le gamin ait le temps de le rattraper, sauf s'il avait le pouvoir de téléportation, ou il faudrait qu'il court rapidement.

Avant de disparaitre de la place, le maitre d'arme lui fit un signe de la main, pour lui dire en revoir une fois de plus.



[EDIT NINJA]

====> Salle des gardes

=> Taverne du Loup Blanc

Jack arriva au marché et vit le monde achetant, vendant, discutant, ...

"Pffff. Ils ne fournissent jamais de plan dans ces endroits."

A la première échoppe venue. Jack s'adressa à une vendeuse :
"Excusez moi madame, mais j'aimerais savoir où est ce que je pourrais me procurer des bandages et du matériel de soins ?"

(Je n'ai pas fait beaucoup de description car je ne sais pas très bien à quoi ressemble ce lieu).

La dame se retourna avec un sourire nerveux. Avec les évènements de la veille, la fatigue prenait et les chiffres ne seraient plus très bon. Alors quand l'homme rentra dans l'échoppe, elle sembla crispée mais devait faire de son mieux. Ce fut cependant une surprise, il ne venait pas lui acheter à elle. Tant pis.

" Bonjour mon bon monsieur. Bien sûr oui. Et bien, retournez vers le centre de la ville, au niveau du forum en fait, oui c'est cela. Vous devriez y voir un laitier, près des placards aux missions. Mettez vous devant, vous verrez des bancs, la boutique s'y trouve à côté. "

La dame indiquait en parlant avec les mains, de grands gestes et des directions qu'elle pointait des doigts comme pour faire un trajet dans le vide.

"Ok, j'ai compris. C'est bien aimable de votre part. Je vous souhaite une bonne journée."

Jack suivi les inscriptions et s'y rendit.

=> L'aube aux doigts de rose

Il fallait bien avouer, Aya errait un peu au grès des rues. C'était fort désagréable comme sensation et sentiment, comme si une partie de vous avait été arraché... Arraché à sa mémoire en l'occurrence. Il lui semblait étrange d'être comme une étrangère dans sa propre ville, comme arraché de nulle part et recraché ici bas. Les visages lui étaient parfois familier, les situations aussi, mais les lieux et les événements lui échappaient complètement. Elle avait quitté la compagnie rassurante de Lolaï, et la chaleur du fil de soie pour retrouver ce goût particulier, ce sel et cette saveur des grands soirs. Était-elle tombée, avait-elle eu un choc si violent qu'elle ne se rappelait pas? Instinctivement, elle tâta son crâne d'une main, cherchant une bosse imaginaire.
Bref, elle se torturait l'esprit. Et cela la troublait... Y avait-il quelqu'un qui avait découvert son identité ? Comment surtout, était-elle rentrée jusqu'à la boutique ? Elle le découvrirait bien assez tôt, c'était sur. La voila sur le forum, place central (sauf si je me suis plantée de topic!!), et regardait les allés et venues des habitants du coin. C'est vrai que les dégats avaient été vite réparés, on devinait à peine qu'il put y avoir des combats.

"Bon par où commencer... Les soldats a-t'elle dit....."

D'un pas résolu, elle alla se planter devant le premier représentant de l'ordre qui passait par là et planta ses grands yeux bleus dans ceux du militaire :

"excusez moi monsieur, pouvez vous m'expliquer de quoi il retourne s'il vous plait? J'avoue mettre mise à l'abri, mais j'ai besoin de savoir ou en est actuellement la situation. Pouvez-vous m'aider?"

Une petite demoiselle interpella le jeune officier. Il resta un instant interdit et remettant ses idées en place, il lui répondit. C'était qu'il y avait tellement de choses en cours qu'il était malaisé de ne pas s'embrouiller...

" Très bien... On vient de faire place nette sur le forum ; l'infirmerie provisoire a été démontée il y a deux heures à peine, les blessés graves ayant été transportés au château, les autres ayant regagné leur domicile. Le serpent géant a été brulé et son cadavre est en train d'être enterré à l'extérieur de la Cité. Les corps des Nagas ont été autopsiés mais pour ce point, je suis guère autorisé à en dire plus... D'autant que ces informations ne conviennent guère à une bonne dame comme vous. Souhaitez-vous des détails sur quelque chose en particulier ? Ah oui, un service de psychologues est en train d'être monté par des mages de l'école pour aider la population à parler de l'évènement. Il parait que ça aide de mettre des mots... Enfin bref. Il y a aussi de grands travaux en cours de recrutement mais ce n'est pas non plus adapté avec votre cas mademoiselle. "

Il distillait tout dans une sorte de désordre ; à Aya de faire le tri et de l'interroger en conséquence sur ce qui l'intéressait vraiment...

"Vous êtes bien aimable mon cher. je vous remercie pour ces informations."

Elle inclina la tête pour réfléchir plus avant. C'est vrai qu'il lui serrait difficile d'obtenir plus d'informations comme ceci.... Peut-etre qu'en le soudoyant? Mais ce serait risquer l'image de la boutique si on venait à la reconnaitre. Non, restons honnête. Enfin.... Un minimum !

"Donc la rumeur disait vraie.... Je n'arrivais tout simplement pas à le croire, un serpent géant!! et des.... nagas? comme vous les appelez... Si je vous pose toutes ces questions et veuillez m'en pardonner, c'est que je tiens une boutique de linge. Mes principales marchandises viennent de l'extérieur et de l'importation. J'essaie de me renseigner sur l'état des routes, si il est dangereux pour les caravanes de marchandises de voyager en ce moment. Vous comprenez, cela complique sérieusement les affaires." fit-elle, complètement désolée.

"Et puis, peut-être que j'aurai l'information en allant voir cette cellule de psychologues... Mais, la population a été avertie? ou une annonce ser-at'elle prévue pour l'ensemble des habitants? Comme pour nous informer d'une conduite à tenir en cas de récidive? "

" Oh oui oui, je comprend bien... Mais faut pas trop vous en faire... En tout cas pour les ennemis sur nos routes. Ce seront plutôt des hommes à nous qui y circuleront. Faut aller renforcer les frontières et le bord de l'Océan, vous voyez. Bon y aura dans le lot des mercenaires mais c'est pas pour autant qu'ils feront des bêtises. Quand on les paie bien, ils se comportent bien. "

Le voilà bien navré pour la jolie dame dont les yeux bleus le fixaient avec inquiétude. Il se devait bien de lui donner quelques informations pour la rassurer. Même s'il ne connaissait pas tous les tenants et les aboutissants, il disposait au moins des grandes lignes, notamment par les directives que ses supérieurs lui avaient donné.

" Ah ça je sais pas trop... Faut déjà le temps que ces messieurs-dames de l'école se mettent d'accord avec les autorités... Mais j'pense qu'on fera passer le mot dès que ça sera ouvert. Enfin, moi je serais vous, je ne m'inquièterais pas de trop... On gère la situation. "

Positiver ! Rassurer ! Voilà les maitres mots des ordres qui circulaient. Rassurer la population sur les capacités de l'armée à gérer le problème.

Aya se pencha légèrement en avant pour saluer et remercier le jeune homme fort charmant et impliqué. Si tous les soldats étaient comme ça, pour sur que la sécurité serait assurée et les habitants rassurés. Cela avait été rapide, très rapide. Bon restait à savoir en quoi elle pourrait tirer parti de ces informations.

"Je vous remercie sincèrement. Je m'en vais de ce pas consulter la cellule de psychologues mise en place, vérifiée qu'aucune de mes connaissances n'aient été blessées ou trop choquée."

Elle releva ses jupons et entreprit de marcher sur les pavés, dévoilant des chevilles délicates perchées sur des souliers à talons, claquant à chacun de ses pas. Lorsqu'elle fut certaine de ne pas vaciller, elle relâcha les tissus et entreprit d'aller plus vite. Trouver la cellule, elle ne devait pas être bien loin, en général, elles étaient installées sur le lieu même des accidents et autres catastrophes. Elle tourna la tête deci-delà, pour enfin se décider sur son orientation et sa destination. Et hop, c'est parti....

Aya arriva finalement à quelques pas de l'endroit où avait été dressée la tente d'infirmerie provisoire. Les soldats avaient achevé de la démonter dans la matinée et il ne restait plus rien ici sinon quelques bandes usagées couvertes de sang, des compresses plus très stériles et une ou deux cannes oubliées. L'effervescence qui y avait régné dans les heures ayant suivi l'attaque s'était évaporée, laissant planer désormais un lourd silence. La lingère vit partir une dernière charrette au loin, une large bâche la recouvrant.


"Avez-vous perdu quelqu'un mademoiselle ?" s'enquit une voix féminine derrière elle.

Carol n'avait encore pas pris de repos et ses yeux bleus étaient ternes de fatigue et de tristesse. Elle se montra cependant d'un grand professionnalisme et c'est avec un sourire effacé et bienveillant qu'elle accueillit la jeune femme aux cheveux cendrés dans ce qui avait été le théâtre des évènements. Quand se seraient décidés les mages et les médecins, ce serait ici que se tiendrait un nouveau chapiteau pour recueillir les interrogations et les frayeurs des victimes ou familles des victimes.

Du coin de l'œil, Aya sembla voir un vague mouvement vaporeux à la limite de son champs de vision. Elle retint ses réflexes de qui-vive pour demeurer la douce lingère que tout le monde connaissait. Mais le cœur mordu de curiosité elle aurait bien voulu savoir ce qui avait provoquer ce drôle de sentiment. Elle se mordit la lèvre inférieure d'un air embarrassé, et entreprit de répondre à l'infirmière face à elle, qui semblait à bout de force.

"je ne voudrai pas ajouter à votre peine. Excusez mon intrusion... Il se trouve que j'ai eu vent des derniers événements et que comble de chance, je n'en ai aucun souvenir, seulement, mon esprit est en proie à la plus vive des angoisses. J'aimerai savoir et comprendre, et quelles conduites seront bientôt à tenir. Ce soldat l-bas..." fit-elle en le désignant d'une geste de la main. "m'a indiqué ce lieu en précisant que j'y trouverais plus de réponses."

Aya jeta un regard circulaire et compatissant sur l'ensemble, se doutant des tristes sorts qui avaient s'y jouer.

L'infirmière sourit. Voilà une jeune femme qui prenait la peine de s'enquérir de son état ne souhaitant pas l'accabler plus encore. Mais Carol savait que le temps de se reposer et de panser ses propres plaies intérieures n'était pas encore venu.


" Ne vous en faites pas pour moi. Je suis là pour aider mon prochain après tout. En tout cas, vous avez bien de la chance de ne pas vous souvenir des évènements d'hier soir. Souhaitez-vous que je vous examine rapidement pour vérifier que tout va bien ? "

Et le côté rapide était garanti avec la blonde au vu de l'efficacité de sa magie pour "scanner" l'intérieur du corps et repérer toute anomalie, maladie ou blessure.

" Je répondrais à toutes vos questions c'est promis. "
D'un geste large, elle l'invita à la suivre un peu à l'écart, la priant finalement de s'asseoir sur un banc un peu bancal en bord de la grande place.

" Les conduites à suivre sont simples. Il faut vivre. Pas comme si de rien n'était car nous sommes incapables de faire fi de ce qu'il s'est passé, de l'oublier purement et simplement. Ça fait désormais parti de notre histoire et nous devons faire en sorte de ne pas l'oublier pour que jamais pareil malheur ne se reproduise. Enfin, beaucoup se disent qu'à notre pauvre échelle nous ne sommes guère capables de cela mais je suis persuadée que l'infirmière ne vaut pas moins bien que le grand mage blanc et que le marchand n'est pas moins important par ses actions quotidiennes que l'officier. Mais je m'égare, pardonnez-moi... "

"Soyez sans crainte, il est naturel de s'égarer, cela permet de gérer l'ingérable comme on dit...."

Aya digérait également les paroles, bien que rien de concret ne sorte vraiment du dialogue. Sous cette identité, elle n'obtiendrait que peu d'information, elle commençait a en etre persuadée.

"pardonnez moi, je ne suis pas soigneur, ni mage... Mais si l'on veut aider et participer, en quoi pourrais-je être utile? Que pourrais-je faire selon vous?"

" Si vous souhaitez participer de façon plus active à l'Empire, il y a un panneau de missions qui vient de s'installer aux portes du château. J'ignore ce qu'il y a dessus et si certaines choses peuvent vous intéresser... Mais ça peut déjà être un début. " sourit la jeune infirmière. "J'ai également vu des jeunes gens partir s'inscrire à l'Académie de magie ou militaire. C'est une façon de ne pas rester inactif. Mais après tout, toutes les actions aussi minimes soient-elles peuvent être perçues comme utiles. En tenant leur commerce, les marchands participent à préserver la vie de la Cité. "

Carol ne voyait pas bien quoi répondre à cette jeune femme. Celle-ci semblait gentille et sage et en lui parlant des missions, elle n'espérait pas vraiment la convaincre d'aller y jeter un œil. Il semblait plus évident que celles-ci s'adressaient à des personnes prêtes à côtoyer l'action, le danger... Oui Aya n'avait guère ce profil dans sa jolie robe. Pourtant l'infirmière lui raconta les possibilités s'offrant à tous. Plus il y aurait de gens au courant de tout ce qu'on pouvait faire et mieux s'en porterait la Cité et l'Empire.

"Il n'y a pas de petites actions, que des bonnes volontés ! " conclut-elle. " Vous pouvez également devenir bénévole à l'infirmerie, aider à engager des bras pour reconstruire les maisons qui le nécessitent,... "